29 maio, 2011

um poema de Guillaume Apollinaire

Willy Ronis



VOYAGE À PARIS
Ah! la charmante chose
Quitter un pays morose
Pour Paris
Paris joli
Qu'un jour
Dût créer l'Amour
Ah! la charmante chose
Quitter un pays morose
Pour Paris


um poema de Al Berto



Achéron




il s'est saigné à la source des rêves
voilà pourquoi il ferme les yeux et voit
comment le désir a fini - il voit l'argent sale
enveloppant les amants
au milieu de soies scintillantes de miroirs et de feux
où le murmure des heures se perd
dans la liane fatale de la passion


il voit
comment l'un protège l'autre - les deux à la recherche
d'une semence propre et
aucun mot ne sera ajourné ou dit comme avant


il voit 
combien la terre est un velours qui coule de la bouche
vers la bouche - triste nectar empoisonné
contre les lèvres qui quittent la maison
des sentiments
des amis
des choses insignifiantes et
la rue qu'ils ne reverront plus


isolés des autres
passant la nuit dans la torpeur avide des rivières ils avancent
couchés au fond de la barque pesante - éthérés
ils entrent lentement dans la ville détruite
dans la fissure de ce temps pestiféré
qui ne leur appartient déjà plus

um poema de Jacques Brel




Ne me quitte pas


Ne me quitte pas
Il faut oublier
Tout peut s'oublier
Qui s'enfuit déjà
Oublier le temps
Des malentendus
Et le temps perdu
A savoir comment
Oublier ces heures
Qui tuaient parfois
A coups de pourquoi
Le coeur du bonheur
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Moi je t'offrirai
Des perles de pluie
Venues de pays
Où il ne pleut pas
Je creuserai la terre
Jusqu'après ma mort
Pour couvrir ton corps
D'or et de lumière
Je ferai un domaine
Où l'amour sera roi
Où l'amour sera loi
Où tu seras reine
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Ne me quitte pas
Je t'inventerai
Des mots insensés
Que tu comprendras
Je te parlerai
De ces amants là
Qui ont vu deux fois
Leurs coeurs s'embraser
Je te raconterai
L'histoire de ce roi
Mort de n'avoir pas
Pu te rencontrer
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

On a vu souvent
Rejaillir le feu
D'un ancien volcan
Qu'on croyait trop vieux
Il est paraît-il
Des terres brûlées
Donnant plus de blé
Qu'un meilleur avril
Et quand vient le soir
Pour qu'un ciel flamboie
Le rouge et le noir
Ne s'épousent-ils pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Ne me quitte pas
Je ne vais plus pleurer
Je ne vais plus parler
Je me cacherai là
A te regarder
Danser et sourire
Et à t'écouter
Chanter et puis rire
Laisse-moi devenir
L'ombre de ton ombre
L'ombre de ta main
L'ombre de ton chien
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Dois poemas de Paul Éluard



Je ne suis pas seul  

Chargée
De fruits légers aux lèvres
Parée
De mille fleurs variées
Glorieuse
Dans les bras du soleil
Heureuse
D'un oiseau familier
Ravie
D'une goutte de pluie
Plus belle
Que le ciel du matin
Fidèle

Je parle d'un jardin
Je rêve

Mais j'aime justement



À peine défigurée

Adieu tristesse
Bonjour tristesse
Tu es inscrite dans les lignes du plafond
Tu es inscrite dans les yeux que j'aime
Tu n'es pas tout à fait la misère
Car les lèvres les plus pauvres te dénoncent
Par un sourire
Bonjour tristesse
Amour des corps aimables
Puissance de l'amour
Dont l'amabilité surgit
Comme un monstre sans corps
Tête désappointée
Tristesse beau visage.


Quatro poemas de Jacques Prévert


Pour toi mon amour

Je suis allé au marché aux oiseaux
Et j'ai acheté des oiseaux
Pour toi
Mon amour

Je suis allé au marché aux fleurs
Et j'ai acheté des fleurs
Pour toi
Mon amour

Je suis allé au marché à la ferraille
Et j'ai acheté des chaînes
De lourdes chaînes
Pour toi
Mon amour

Et je suis allé au marché aux esclaves
Et je t'ai cherchée
Mais je ne t'ai pas trouvée
Mon amour


Déjeuner du matin

Il a mis le café
Dans la tasse
Il a mis le lait
Dans la tasse de café
Il a mis le sucre
Dans le café au lait 
Avec la petite cuiller
Il a tourné
Il a bu le café au lait
Et il a reposé la tasse 
Sans me parler

Il a allumé
Une cigarette
Il a fait des ronds
Avec la fumée
Il a mis les cendres
Dans le cendrier
Sans me parler
Sans me regarder

Il s'est levé
Il a mis
Son chapeau sur sa tête
Il a mis son manteau de pluie
Parce qu'il pleuvait
Et il est parti
Sous la pluie
Sans une parole
Sans me regarder

Et moi j'ai pris
Ma tête dans ma main
Et j'ai pleuré




JE SUIS COMME JE SUIS

Je suis comme je suis
Je suis faite comme ça
Quand j’ai envie de rire
Oui je ris aux éclats
J’aime celui qui m'aime
Est-ce ma faute à moi
Si ce n’est pas le même
Que j’aime chaque fois
Je suis comme je suis
Je suis faite comme ça
Que voulez-vous de plus
Que voulez-vous de moi


Je suis faite pour plaire
Et n’y puis rien changer
Mes talons sont trop hauts
Ma taille trop cambrée
Mes seins beaucoup trop durs
Et mes yeux trop cernés
Et puis après
Qu’est-ce que ça peut vous faire
Je suis comme je suis
Je plais à qui je plais
Qu’est-ce que ça peut vous faire

Ce qui m’est arrivé
Oui j’ai aimé quelqu’un
Oui quelqu’un m’a aimé
Comme les enfants qui s’aiment
Simplement savent aimer
Aimer aimer...
Pourquoi me questionner
Je suis là pour vous plaire
Et n’y puis rien changer.



Pour faire le portrait d'un oiseau


Peindre d'abord une cage
avec une porte ouverte
peindre ensuite
quelque chose de joli
quelque chose de simple
quelque chose de beau
quelque chose d'utile
pour l'oiseau
placer ensuite la toile contre un arbre
dans un jardin
dans un bois
ou dans une forêt
se cacher derrière l'arbre
sans rien dire
sans bouger...
Parfois l'oiseau arrive vite
mais il peut aussi bien mettre de longues années
avant de se décider
Ne pas se décourager
attendre
attendre s'il faut pendant des années
la vitesse ou la lenteur de l'arrivée de l'oiseau
n'ayant aucun rapport
avec la réussite du tableau
Quand l'oiseau arrive
s'il arrive
observer le plus profond silence
attendre que l'oiseau entre dans la cage

et quand il est entré
fermer doucement la porte avec le pinceau
puis
effacer un à un tous les barreaux
en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l'oiseau
Faire ensuite le portrait de l'arbre
en choisissant la plus belle de ses branches
pour l'oiseau
peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent
la poussière du soleil
et le bruit des bêtes de l'herbe dans la chaleur de l'été
et puis attendre que l'oiseau se décide à chanter
Si l'oiseau ne chante pas
c'est mauvais signe
signe que le tableau est mauvais
mais s'il chante c'est bon signe
signe que vous pouvez signer
Alors vous arrachez tout doucement
une des plumes de l'oiseau
et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.



22 maio, 2011

Palmarès du Festival de Cannes 2011

PALMARÈS 2011 du FESTIVAL DE CANNES











Palme d'or - The tree of life (L'arbre de vie)  de Terrence Malick  



  • Grand Prix Ex-aequo - Bir Zamanlar Anadolu'da de Bilge Ceylan 

                                            - Le gamin au vélo de Jean-Pierre et Luc Dardenne
Prix d'interprétation masculine - Jean Dujardin dans The artist  de Michel  Hazanavicius 


Prix d'interprétation féminine -  Kirsten Dunst  dans Melancholia  de  Lars Von Trier


Prix de la mise en scène -  Drive  de  Nicolas Winding Refn


Prix du scénario Hearat Shulayim de Joseph Cedar


Prix du Jury - Polisse de Maïwenn


Prix de la Caméra d'or -  Las Acacias de Pablo Giorgelli 


Palme d'Or du Court Métrage  -  Cross de  Maryna Vroda 


Toutes les bandes  annonces: http://www.festival-cannes.fr/fr/trailers.html

Le gamin au vélo de Jean-Pierre et Luc Dardenne

Varatojo/Palácio do Egipto

palacio do egito.jpg

18 maio, 2011

Philip Roth ganha Booker Prize




O romancista norte-americano Philip Roth foi galardoado com o Prémio Internacional Man Booker de 2011, que de dois em dois anos distingue um autor pelo conjunto da sua obra. A lista de nomeados de 2011 englobava 12 autores.
Os anteriores laureados com o prémio nos últimos anos foram a canadiana Alice Munro (2009), o nigeriano Chinua Achebe (2007) e o albanês Ismail Kadaré (2005).
"Durante mais de 50 anos, os livros de Philip Roth estimularam, provocaram e divertiram um publico imenso, que continua a aumentar", afirmou Rick Gekoski, presidente do júri, durante o anúncio do vencedor, em Sydney, na Austrália.
"A sua imaginação não só refundou a nossa ideia de identidade judaica, como reanimou a ficção, não apenas norte-americana, mas em geral", acrescentou.

Duas dezenas de romances


Philip Roth, 78 anos, escreveu duas dezenas de romances como "Adeus Colombo", "A Pastoral Americana", pelo qual recebeu o prémio Pulitzer em 1998, "O Complexo de Portnoy" e "A conspiração contra a América".
A sua obra foi particularmente dedicada à sua personagem fetiche e duplo literário Nathan Zuckerman, cujo ciclo começou com "O Escritor Fantasma", em 1979 e terminou com o "O Fantasma Sai de Cena", em 2007.
prémio Man Booker foi lançado em 2005, em complemento ao prestigiado Prémio Booker.
A diferença entre os dois prémios reside no facto do Prémio Internacional Booker não recompensar uma obra em particular mas o conjunto do trabalho do autor, qualquer que seja a sua nacionalidade.

in Expresso

10 maio, 2011

A poesia de Al Berto no 3º Festival do Silêncio


Lisboa, 10 mai (Lusa) - O Festival Silêncio 2011, que decorrerá em junho, quer consolidar-se como o mais importante evento de Lisboa em torno da palavra dita, em diálogo com a música e cinema, disse à Lusa Alexandre Cortez, um dos organizadores.
Para isso contará este ano com uma programação que incluirá vários espetáculos encomendados a músicos portugueses e o convite para escritores e artistas se juntarem em palco em torno da poesia.
A terceira edição do Festival Silêncio decorrerá de 15 a 25 de junho nas três salas do cinema São Jorge e no Musicbox.
A programação completa só será conhecida no dia 17, mas está já confirmada a presença, por exemplo, de Lee Ranaldo, guitarrista dos Sonic Youth, para uma atuação de "spoken word" e projeção de imagem num espetáculo intitulado "Notebook".
Em Lisboa estarão também o músico brasileiro Arnaldo Antunes e o histórico jamaicano Linton Kwesi Johnson, poeta e fundador da "dub poetry", performance que combina interpretação de poesia acompanhada de ritmos jamaicanos.
Na afirmação da palavra dita, a organização do Festival Silêncio quer que o evento seja transversal a outras disciplinas, nomeadamente a música e o cinema, explicou Sandra Silva, da editora 101 Noites.
Por isso foram encomendados dois espetáculos a autores portugueses.
Um deles chama-se "Música de Palavra(s)", foi encomendado ao músico José Mário Branco e contará com Camané, Carlos Bica, José Peixoto e Filipe Raposo.
Outro será "Moradas do Silêncio", uma homenagem ao poeta Al Berto, que contará com a participação de Sérgio Godinho, JP Simões, João Peste, Rui Reininho e Noiserv, projeto de David Santos.
A relação da poesia com o fado será abordada num espetáculo feito de propósito para o festival com Raquel Tavares, Cuca Roseta, Ricardo Ribeiro e António Zambujo e o mesmo será feito com o hip hop e o rap numa retrospetiva intitulada Rapública XXI.
Além do Poetry Slam - uma competição para declamadores, poetas do improviso e estreantes em torno da palavra - a organização propõe, pela primeira vez, um concurso internacional de "poetry film", no qual se desafia o espetador a fazer uma curta-metragem a partir de um poema.
O regulamento está no site oficial do festival.
A palavra é dada a quem a diz e por isso haverá ainda "Conversas do silêncio" que desafiarão escritores portugueses e estrangeiros no mesmo palco.
Foram convidados, por exemplo, Afonso Cruz, José Eduardo Agualusa, João Tordo, Richard Zimler, Zoran Zivkovic, Maylis de Kérangal e Salim Bachi.
"O festival começou por ser uma coisa modesta, relativamente pequena, mas queremos que se venha a afirmar de uma forma transversal para que Lisboa seja a capital da palavra", pelo menos naquela semana, sublinharam à Lusa Gonçalo Riscado, Alexandre Cortez e Sandra Silva, os impulsionadores do festival.
A organização conta com cerca de 50 mil euros da Direção Geral das Artes, ao qual junta apoio da EGEAC e de entidades privadas.
SS.
Lusa/fim

08 maio, 2011

Leituras ...


"São 376 páginas de puro deleite.  Além de toda a beleza das fotos, dos belos poemas e textos,considero o livro  ‘Lisboa em Pessoa -  Guia turístico e literário da capital portuguesa’ um guia para lá de perfeito, já que contém toda informação necessária sobre os mais diversos pontos turísticos de Lisboa e sugestões de itinerários como o itinerário ‘Lisboa antiga’ que sugere um passeio pelos pontos mais antigos da nobre capital portuguesa e que deixará qualquer turista maravilhado.
O leitor encontrará também dicas de expressões portuguesas para não cometer gafes enquanto estiver a passeio,  guia de ruas, dicas de onde e o que comprar, além de dezenas de sugestões sobre o que e onde comer e divertir-se em Lisboa; e para fechar com chave de ouro o guia ainda traz-nos um Guia de Sobrevivência com altas dicas. Imperdível.
Só quem conhece Lisboa reconhece a grande obra de arte que é o livro ‘Lisboa em Pessoa -  Guia turístico e literário da capital portuguesa’. "


07 maio, 2011

3ª edição do Festival Literário - Paris

crédits : Mairie de Paris - Henri Garat

A voir et à écouter : lectures d’écrivains et de comédiens, concerts littéraires, rencontres, performances, promenades littéraires, exercices d’admiration et lectures en bus, banquet, cabaret, bal...seront les principaux ingrédients de ce festival littéraire.

04 maio, 2011

La nuit des musées

Visuel de la nuit des musées 2011

Pour la septième année consécutive, les portes des musées s’ouvrent par une Nuit de mai.

A la faveur de la nuit, dans ce moment où les sens sont singulièrement en éveil, les musées deviennent le théâtre de rencontres et d’événements inattendus. Conservateurs, comédiens, médiateurs, historiens de l’art, musiciens, danseurs, et même spécialistes du monde spatial nous invitent en effet à venir vivre le musée autrement. Dans près de 3000 musées à travers l’Europe, ils partageront à travers des programmations spéciales leurs découvertes, leur curiosité et leurs émerveillementsen résonance avec la diversité du monde qui nous entoure.
Cette année, en écho à l’Année des Outre-mer français, les événements de la Nuit se vivront notamment à travers un prisme ultramarin : c’est l’occasion de voir les collections de nos musées sous un autre angle, avec les spectacles, les concerts, les conférences et les dégustations qui viendront également illustrer l’un des pans les plus vivants de notre culture nationale.
(...)
Fréderic Mitterrand

01 maio, 2011

Poemas de Maram Al Masri




"Les femmes comme moi



Endurent les coups


Et ne savent pas les rendre.


Elles tremblent de colère


Réprimée.


Comme des lionnes en cage


Les femmes comme moi


Rêvent


De liberté."


in, Cerise rouge sur un carrelage blanc

__________

La femme qui regarde par la fenêtre



La femme qui regarde par la fenêtre

a envie d’avoir de long bras
pour prendre le monde
son Nord et son Sud
son Est et son Ouest
dans son giron
comme une tendre mère
envie d’avoir de grandes mains
pour caresser ses cheveux
écrire des poèmes
pour alléger son chagrin
Elle qui lui a fait don

de son être,
qui pleure,
qui sourit avec lui
elle, la mère de tous ses enfants,
la sœur de toutes ses femmes,
reste l’amante de
sa beauté imparfaite.


_____________
Maram al-Masri est née à Lattaquié en Syrie, rive de la Méditerrannée située à vingt milles marins de l’île de Cypris. Après des études de littérature anglaise à Damas, où le recueil Je te menace d’une Colombe blanche paraît en 1984, elle quitte sa terre natale pour s’installer à Paris.

Son second recueil, Cerise rouge sur un carrelage blanc est publié à Tunis et sa poésie est alors saluée par la critique des pays arabes puis traduite dans de nombreuses langues (allemand, anglais, italien, espagnol, serbe, corse ou encore turc).

En 2003, les éditions PHI font paraître une traduction française de ce second recueil, puis les éditions Al Manar éditent Je te Regarde, qui obtient le prix de poésie de la SGDL (Société des Gens de Lettres).

Depuis quelques années, Maram Al Masri se consacre exclusivement à l'écriture et à la poésie et participe à de nombreux festivals internationaux de poésie en France et à l'étranger . Elle écrit et lit ses poèmes en arabe

« Sa poésie est singulièrement attachante, dépouillée à l’estrême. Rien d’ostentatoire, peu d’images, mais le tracé net et le délié de l’émoi, la gravité d’une caresse, la légèreté d’une source. » (Lionel Ray)

Poema à mãe de Eugénio de Andrade

Poema à mãe


No mais fundo de ti
Eu sei que te traí, mãe.


Tudo porque já não sou
O menino adormecido
No fundo dos teus olhos.


Tudo porque ignoras
Que há leitos onde o frio não se demora
E noites rumorosas de águas matinais.


Por isso, às vezes, as palavras que te digo
São duras, mãe,
E o nosso amor é infeliz.


Tudo porque perdi as rosas brancas
Que apertava junto ao coração
No retrato da moldura.


Se soubesses como ainda amo as rosas,
Talvez não enchesses as horas de pesadelos.


Mas tu esqueceste muita coisa;
Esqueceste que as minhas pernas cresceram,
Que todo o meu corpo cresceu,
E até o meu coração
Ficou enorme, mãe!


Olha - queres ouvir-me? -
Às vezes ainda sou o menino
Que adormeceu nos teus olhos;


Ainda aperto contra o coração
Rosas tão brancas
Como as que tens na moldura;


Ainda oiço a tua voz:
Era uma vez uma princesa
No meio do laranjal...


Mas - tu sabes - a noite é enorme,
E todo o meu corpo cresceu.
Eu saí da moldura,
Dei às aves os meus olhos a beber.


Não me esqueci de nada, mãe.
Guardo a tua voz dentro de mim.
E deixo as rosas.


Boa noite. Eu vou com as aves.




Eugénio de Andrade